"Le
CRECI, qui déclare avoir saisi « l'extraordinaire impact du phénomène
psychologique sur la performance industrielle, technique et commerciale »
a développé, selon ses dires, « un système de management motivationnel
capable de surmultiplier, avec les mêmes hommes et les mêmes produits,
la performance de l'entreprise ». On voit ainsi que sous couvert de
formation (on doute de l'intérêt tout à la fois des salariés et de
l'entreprise qui les emploie comme il devrait être en l'occurrence)
l'objectif clairement affiché est de s'évertuer à augmenter, quels que
soient les moyens utilisés la rentabilité de l'entreprise. Et même si
dans le cadre d'une concurrence acharnée on peut comprendre la finalité,
on ne peut que dénoncer les procédés à l'œuvre que constitue une action
psychologique sur les hommes.
Ces nouvelles méthodes de management, où l'homme est considéré
comme un objet, une machine qu'il suffirait de bien savoir utiliser pour
qu'elle produise exactement ce que l'on attend d'elle, encourage
fortement le manager à se présenter comme une personne puissante qui a
toute « maîtrise », dans la discrétion toutefois, sur autrui.
De tels incitations dévoilent, par leur excès le fond du concept : chacun est insidieusement mais fermement incité à se laisser guider par des fantasmes de toute puissance qui réduisent l'autre au rang d'un simple instrument que l'on peut manier à son gré.
"On peut citer pour renforcer le propos ce que rapporte Loïck Roche
au sujet d'un stage à destination des cadres de haut niveau expérimenté
aux Etats-Unis.
Une vingtaine de cadres, futurs dirigeants de société,
triés sur le volet, car ce stage de motivation représente l'ultime étape
de la sélection qui les fera accéder à des postes de commandement de
très haut niveau, débarquent dans un lieu idyllique, mais retiré, ils
seront coupés du monde durant leur séjour.
Dès leur arrivée, après leur
avoir fait visiter leurs appartements, on leur fait cadeau d'un petit
chaton qu'ils doivent adopter, lui donner un prénom, le nourrir, s'en
occuper personnellement. Cela fait partie des exercices de « relationnel
». A la fin du stage, le dernier jour, une fois les valises bouclées et
le dernier excellent déjeuner en commun pris, un ultime exercice de «
motivation » va clore la cession : on demande à chaque participant d'étrangler son chaton. (cité dans Choc Berry blues)
C'est après l'apprentissage à la peur, de résistance à la douleur, l'apprentissage de la cruauté !
Selon Marie Muller , journaliste durant des années
pour le Nouvel Observateur notamment, ces pratiques existeraient aussi
en France et fait état d'un compte rendu d'une réunion de médecins du
travail et de psychiatres du Var consacrée à la violence psychologique
au travail où l'un des participants fait mention d'une « hospita-lisation
en psychiatrie d'un participant à un « stage-chaton » pour état
délirant grave »."
http://www.ciao.fr/Malaise_dans_le_travail_Harcelement_moral_demeler_le_vrai_du_faux__Avis_891056